I - MANDELLO NOUVELLE CALIF EV
Raz le bol du taff, la copine qui bosse, les kids en vacances avec leur mère, l'envie de prendre une semaine de vacances en moto me démange !
Je fais le tour des potes, Laurent et sa bien molle, toujours partant, dit banco et nous voilà partis lundi 16/07 pour Mandello.
Trajet sans histoire : Lille, la Belgique, Luxembourg, re France, Suisse, Gottard, Lugano, Menaggio.
On s'est pris un délire en parlant en Ch'ti aux douaniers suisses et de guerre lasse, ils nous ont laissés passer sans payer la vignette :o)).
Départ à 9 heures du mat, arrivée 1000 bornes après, 9 heures du soir et même pas mal, confortable la V11.
Le mardi rencard avec Michel, qui faisait faire un saut à sa Calif, depuis son lieu de vacances et visite du musée, (tous les jours en semaine de 15 à 16 h),
Sacrée collection mais toujours aussi peu mise en valeur et le guide, un ouvrier à la retraite qui vient faire son heure en superbe V7 Spécial mieux que neuve. Il ne parle que le rital, frustrant.
Mais ça bouge à Mandello, le musée va déménager à l'extrémité sud de l'usine, à coté de la soufflerie, il est prévu une entrée spécifique et un parking.
Pour rationaliser la production malgré le manque de place, un bâtiment métallique ultramoderne se construit en épousant l'intérieur de l'ovale de la piste d'essai, des voies d'accès passant sous la piste sont prévues et des quais et une entrée aménagée pour les camions.
La production tourne à plein régime avec la V11 le Mans et la nouvelle calif EV.
Autant je suis réservé sur la Stone et la Calif Sport, autant j'ai trouvé la nouvelle EV superbe, ils ont repris les coloris originaux : Blanc filet rouge et flancs de réservoir chromé ; Noir filet rouge et flancs de réservoir chromé ; un 3éme coloris existe, moins réussi, grenat filet rouge et flanc noir, il aurait fallu un rouge qui péte pour retrouver le coloris des anciennes.
Après le musée, Michel ne se remet pas de ne pas avoir pu visiter l'usine, ballade autour du lac et repas du soir à l'auberge Al Verde et sa célèbre pente vertigineuse.
Le lendemain, reballade, cette fois dans la montagne ou l'on se pommera copieusement et l'on empruntera des routes incroyables, même que à coté, Al Verde c'est pour les lopettes ;o)).
En milieu d'après midi, on traîne sur une terrasse de Lecco et Michel dont la perm prends fin doit nous quitter.
En reprenant ma bécane, je constate que mon radiateur d'huile pendouille lamentablement : vibrations et routes défoncées ont eu raison des pattes de fixation, réparation de fortune avec un bout de sangle.
II - SAMARATE - MAGNI- V11
En route pour Samarate prés de l'aeroporto de Milan.
Circuler en ritalie du nord est un véritable calvaire : sur les routes nationales, traversées d'agglomérations et de zones industrielles se succèdent sans discontinuer ; sur l'autostrada c'est payant et travaux et bouchons sont légion ; bref, ça ne roule pas du tout.
J'avais sérieusement préparé cette rencontre par nombreux mails parce que j'avais une idée derrière la tête: le tête de fourche Magni pour V11 me reviens à environ 4500 Brouzoufs liquides et posé gracieusement.
Les Magni père et fils sont adorable de gentillesse, le fils est introverti et méticuleux, le père passionné de technique est intarissable.
Pendant que le fils bossait sur ma bécane (2 heures 30 de pose !), nous visitions l'atelier clean comme une salle d'opération ou sont parfaitement rangé des pièces nobles taillées dans la masse, réservoir en alu, que du matos top.
Dans l'atelier une MV 750 est en cours de préparation et 3 Magni à moteur de suzuk GSX 1200 sont en cours de montage. Le père me dit qu'il en a vendu 70 au japon depuis le début de l'année (100 000 brouzoufs pièce non homologuée)
J'ai le malheur (bonheur) de lui dire que c'est dommage que ce soit un moteur un poil aseptisé.
Papi Magni rigole, il me montre le travail fait sur le bourrin, les nouveaux 4 pots courbes fait à la main look MV compet, le cadre surdimensionné et il me tend les clés ! ! !
Putain je roule en Magni, ça envoie grave dans un bruit d'une autre époque, c'est rivé au parquet mais maniable comme un vélo, c'est beau.
Quant je reviens, je dois avoir la trombine de bernadette soubirou après avoir vu la vierge, le père Magni rigole de plus belle tandis que c'est au tour de mon pote de tester l'engin.
Je ne sais pas si c'est le contexte, mais ce truc nous a laissé sans voix et nous a forcé à sérieusement réviser notre anti 4 cylindres primaire...
III - MAGNI VS STUCCHI
Le retour de Samarate à été bien galère.
Dans les embouteillage, la position est infernale, j'ai le cul plus haut que les poignets.
Les bracelets ne filtrent pas du tout les vibrations, j'ai les mains dans une fourmilière et ne sens plus rien.
Par contre dans les grandes courbes à 160, c'est un vrai bonheur et à donf la bécane ne bouge pas d'un poil.
Arrivé au campaggio, Laurent me dit t'as vu, ya plein de cloques !
P'tain avec la chaleur, la peinture intérieure de la bulle a sauté au dessus des caches culbus :o(((
Bien les boules, il s'en est fallu moins une que je remonte le Stucchi.
Après une mauvaise nuit, je remonte les bracelets qui étaient 1,5 cm sous le tés, au maxi, contre le tés.
Essai statique, rien ne touche, essai routier, cool, position naturelle proche de celle d'origine, j'ai retrouvé le sourire, un coup de noir et l'on en parlera plus.
Testé sur les petites routes autour du lac et les 1000 bornes du retour, le Bilan :
+ Belle
+ Tenue de route désormais impériale (le meilleur appui à l'avant est évident)
+ Moins de pression sur les épaules qu'avec le Stucchi
+ La conso, c'est inattendu et une bonne surprise, j'ai consommé prés d' 1,5 litres de moins au retour !
(la conso devient 5,5 à 130 ; 6,5 à 150-160 ! ! !)
- Finition: peinture intérieure .
- Vibrations délirantes dans les bracelets (redevenues proche du niveau d'origine en posant des embouts de guidon à masselottes au lieu des simples bouchons en alu proposé par Magni)
- Un peu plus d'air sur le casque qu'avec le Stucchi, bien que la pression soit moindre.
IV -AGO-RADIATORE-FABRICA
4ème jour, toujours à Mandello, avec ma V11 déguisée en Guzz présidentielle et son radiatore qui tient avec une sangle.
Facile, j'ai mon livret de garantie, je vais aller faire changer ça chez Ago.
J'arrive le matin à 8h30 pour l'ouverture, et je suis accueilli par la charmante Alis que j'embrasse de la part de Francesco (tous les moyens sont bons ;o)).
Alors que je montre au mécano, mes Staffa de fixatione de radiatore , Un 1100 Sport, hyper préparé, autrichien arrive en faisant un bruit de casserole hallucinant du coté droit.
Alis se marre, Problémo ! elle propose au mec de se débrouiller en disposant de l'atelier, il ne paiera que les pièces.
On aimerait trouver ce genre de réaction chez nos GCC, non !
Le mec va laisser d'ailleurs laisser un paquet de tunes, il avait fait le malin avec des pistons spéciaux qui ont fait le ménage dans les soupapes.
Lucca matera le truc et constatera que pour ces pistons là, il faut des bielles un poil plus courte ! ! !
Pendant ce temps, le mécano en chie pour dévisser mes bouts de staffa, duro!
Arrive alors un mec au look de surfer avec son vélo et son walkman. Je le reconnais, il crèche au camping et bosse chez Ago.
c'est un mécano néo-zélandais, fou de guzzi, il a remis le compagnonnage au goût du jour :
Il fait le tour des meilleurs concessions Guzzi d'Europe en travaillant 3 mois dans chaque, contre le gîte le couvert et un peu d'argent de poche pour les bières.
Du coup il connaît tous les trucs des autres, en fait profiter la concession qu'il l'accueille et à la fin, au bout de 2 ans de ce trip, il ouvre son bouclard en New-zéland donc sans faire de concurrence aux européens.
Intéressant le mec mais aussi bien barge, il danse sans arrêt.
AAAHHHH ! Ca y est, le mécano vient de niquer grave le filetage de mon radiatore en extrayant le dernier bout de staffa.
Le radiatore, après verif, c'est un des rare truc qu'ils n'ont pas en stock.
Mais bon, on est en Italie, en plus a Mandello, alors le mécano téléphone à un mec et en raccrochant , il me dit :
Bon tu vois je vais encore niquer le radiatore ici, comme ça on dirait qu'il est dessoudé, c'est pour la garantie, ensuite je te le remonte avec de nouvelles pattes.
Putain, j'étais entrain d'aider l'autrichien à déculasser et la, je ne comprends plus rien, j'ai loupé un chapitre, c'est quoi ce plan ?
No problemo, no problemo ! ! me dit le mécano : je remonte le tout et j'ai téléphoné à un mec à l'usine, tu te pointe avec ta moto pissant l'olio, tu demandes au vigile à l'entrée « Francesco R****** » , il va prendre un radiatore sur la chaîne et il va te le changer ! ! !
C'est ainsi que, bien que suintant un poil ;o)), le vigile ouvrit grand le portail de l'usine, et que ma fière monture pénétra à nouveau dans l'enceinte sacrée ou elle était née.
Je matte comme un damné les V11 LM et Calif EV qui foisonnent dans les ateliers, revoie la superbe V11 LM bleue gitane, coloris unis, entrappercue lors de la visite du musée, un essai me dit Francesco.
Francesco me monte un radiatore de V11 LM, donc avec une grille grise au lieu de la noire du modèle précedent.
Et pour la 2 éme fois ma V11 sort de l'usine sous les regards étonnés des ouvriers qui partent manger.
Ah! l'Italie!
Autour de Mandello, tout le monde à eut un parent qui a bossé à la Fabrica, et l'on tombe sans arrêt, au détour d'une ruelle ou d'un virage, sur des vieilles Guzz des années 50, avec surtout des Galleto, ce scotter à grandes roues qui a permit à l'usine de tenir le coup pendant les années noires, mais aussi le surprenant Ercole qui continue, plus de 50 ans après, a remplacer avantageusement, l'âne et la carriole.
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Le Campaggio de Mandello est aussi un lieu magique. La porte d'entrée est constellé d'autocollant de club du monde entier et celui de la scud manque cruellement, c'est d'ailleurs aussi le cas chez Ago,Stucchi, Valassi ,Valpolini... il va falloir sérieusement y remédier en septembre. Derrière la porte d'entrée, sont exposé 2 guzz coupe-jambon rouge de la grande époque. Le campaggio est investi au ¾ par les guzzistes, en majorité, en provenance des pays du Nord. ça bricole sur les bécanes de tous les cotés, majoritairement grâce au circuit électrique... une bonne façon de prendre contact ! ;o)) Les plus trash étaient des suédois avec 3 guzz ratifiées, l'une d'entre elles avait une selle de tracteur en tôle emboutie, mais le proprio était bien rembourré du cul d'origine ;o) Fringué para-militaire, ils avaient érigé un tipi dont l'entrée était encombrée d'une collection de bouteilles vides, et baignaient dans les décibels hardcore after punk. Les allemands très nombreux avaient tendance à faire bande à part, les plus sympas, à part les trop rares ritals, étant finalement les hollandais, qui venaient nous brancher lorsqu'ils apercevaient nos plaques 59, habitués qu'ils sont à venir faire les soldes à Lille. L'un d'entre eux, aux goûts spéciaux, nous a fait hurler de rire en racontant son aventure. Il avait un V 65 , mais une bien grave, un V65 de keuf avec la « déco » d'origine, le gyrophare et tout le merdier. A peine il avait foutu les pneus en ritalie, qu'il s'est fait courser par les carabinieri, les vrai ceux là, en 850 T5. Persuadé de mettre la main sur un dangereux terroriste venu perturber le G8, ils l'ont coffré sur le champ et son ambassade n'a put le sortir du trou que 24 h après. Sa moto était en fait une ex-police espagnole, mais comme dirait la grand mère de Loïc, mais bon!
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La revue Cafe Racer continue en Italie et le n° de Giugno-Luglio 2001 a un sommaire des plus intéressant, avec entre autres: Un essai très complet de la V11LM présentée par une féline italienne.
Un comparatif Ducat MH 900E et Voxan caferacer considérée toutes 2 comme de l'art moderne.
Une V11 tunnée par Firestarter garage, une boite US.
Un comparatif d'anciennes entre une Laverd SFC 750 et une Commando 750. Un comparatif entre 3 Buell racing préparées par 3 ateliers différents. Un reportage sur la Coppa Italia Naked, qui permet aux bécanes vendue sans carénage de bastonner, l'épouvantail est une Raptor qui rafle tout, une V11S participe.
Une rubrique Classic Corner faisant l'historique de la 850 LM à l'occasion de la sortie de la V11LM.
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Nicolas POIRET
Juillet 2001